Dans un contexte mondial marqué par des défis environnementaux croissants, l’agriculture émerge comme un secteur essentiel dans la préservation des ressources en eau. En 2030, la demande mondiale en eau douce devrait dépasser l’offre de 40 % (The Guardian, mars 2023), cette crise impose des défis critiques à l’ensemble de la société.

La croissance démographique rapide et les pratiques industrielles intensives ont placé la disponibilité en eau au cœur des préoccupations mondiales. Face à ce défi imminent, les transitions agroécologiques se positionnent comme une réponse, mettant en lumière la nécessité de repenser les pratiques agricoles pour mieux gérer cette ressource vitale.

Au cœur de la transition agroécologique réside la préservation de la biodiversité, pilier essentiel pour la résilience des écosystèmes agricoles face aux changements climatiques. Cette diversité favorise une gestion efficace de l’eau, réduisant ainsi les besoins en irrigation. Les pratiques agroécologiques, telles que le semi sous couvert végétal et l’allongement des rotations culturales, optimisent l’efficacité hydrique en améliorant la structure des sols, réduisant le ruissellement et contribuant à la résistance des cultures face à la sécheresse.

Le système d’irrigation goutte-à-goutte se positionne comme l’option la plus économe en eau, acheminant uniquement la quantité nécessaire directement aux racines des plantes. Des initiatives telles que la plateforme expérimentale PReSTI, développée par l’INRAE à Montpellier, visent à optimiser l’efficacité de l’irrigation, estimant des économies d’eau significatives lors du passage de l’aspersion au goutte-à-goutte.

L’agroécologie propose des solutions novatrices pour atténuer les problèmes de disponibilité de l’eau en agriculture. Du paillage des sols à l’agroforesterie, en passant par la diversification des cultures, elle offre une approche holistique. Des projets tels que TAI-OC en Occitanie et BAG’AGES sur le bassin Adour-Garonne démontrent l’efficacité de l’agroécologie sur le terrain, améliorant la capacité d’infiltration des sols et réduisant la nécessité de drainage.

Le projet Terres de Sources illustre également une approche innovante, utilisant des marchés publics pour encourager des pratiques agricoles vertueuses et introduisant un label pour la restauration privée, soulignant l’importance de l’alimentation dans la préservation de la ressource en eau.

Pour préserver la ressource en eau, la régulation, le stockage, l’économie et la gouvernance sont cruciaux. L’agriculture irriguée, bien que vitale pour la sécurité alimentaire mondiale, nécessite une réflexion sur l’économie d’eau et la gouvernance du partage de cette ressource. Le recyclage des eaux usées traitées, symbolisé par le concept de « REUT », émerge comme une solution locale pertinente, économisant l’eau tout en préservant sa qualité.

Conclusion : 

En adoptant des pratiques innovantes, les agriculteurs contribuent de manière significative à résoudre la crise mondiale de l’eau. Chaque avancée vers une agriculture respectueuse de l’environnement représente une goutte d’eau dans le réservoir des solutions nécessaires pour garantir une planète viable pour les générations futures. Face à la nécessité de repenser nos modèles agricoles, l’agroécologie émerge comme un potentiel guide vers un avenir où l’eau, ressource essentielle, est utilisée judicieusement et durablement.

Ressources utiles :