Vous n’avez pas pu passer à côté des épisodes climatiques qui ont marqué l’été 2022 : canicule, sécheresse, 508 260 hectares de forêts brûlées entre le 3 juin et le 4 septembre, restrictions d’eau.
Les experts sont catégoriques, cet été a été le deuxième le plus chaud depuis 1900 en France métropolitaine. On a mesuré en moyenne + 2,3°C au-dessus des normales sur la période 1991-2020. L’été 2003 conserve tout de même le record, avec + 2,7°C au-dessus des normales. Le déficit pluviométrique moyen a été supérieur à 20% par rapport à la période 1991-2020. On a compté aussi un ensoleillement excédentaire de 10 à 30% sur une grande partie de la France avec 33 jours cumulés sur 2022 et rarement plus de 20 jours de pluie sur la majorité du territoire.

Au niveau européen, le constat n’est pas bien différent : 47% de l’Union européenne était sous condition d’alerte au 15 août. Sans surprise, ces conditions climatiques exceptionnelles (stress hydrique et thermique) ont avancé les dates de récoltes et aggravé les prévisions de rendements. Mais alors qu’elles sont les projections pour les années à venir ?

Prenons un peu de recul, au niveau international : si on prend le scénario d’augmentation de 2°C des températures par rapport à la période préindustrielle, le nombre de pays touchés par un risque extrême de stress hydrique devrait encore augmenter pour passer à 64 d’ici à 2045. Ceux-ci représentent à ce jour 71% de la production alimentaire mondiale.

Jean Jouzel, climatologue, ex-vice-président scientifique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), et membre de l’académie de l’Agriculture, témoigne auprès de Nathalie Marchand pour le groupe Réussir : « On aura des étés plus frais et plus humides d’ici à 2040. En revanche, un été comme celui de 2022 deviendra la norme en 2050. Le réchauffement climatique progressif va renforcer la fréquence des étés de ce type. » Cet été 2022 est donc marquant au vu des projections futures.

Pour conclure, voici une citation de Jean Jouzel, qui nous a beaucoup inspiré : « Oui, les agriculteurs participent aux émissions de gaz à effet de serre, mais ils sont aussi aux premières loges des conséquences et doivent faire partie des solutions ».
Pour lire la suite de son interview : https://www.reussir.fr/changement-climatique-les-agriculteurs-doivent-faire-partie-des-solutions-selon-jean-jouzel

Source : reussir.fr